Babette
Risca, venue de Madagascar
Métier (avant / après l’exil) :
avant: secrétaire d'une association humanitaire
après
: femme de ménage, nounou
Raison de l’exil : conditions de
vie
(santé
, pauvreté)
Date de l’exil : 22 octobre 2002
Lieux de départ/arrivée : Antananarivo à
Paris
Condition / durée du voyage : 11h de vol
escale : Johannesburg
àAntananarivo
(1h)
avion
: Antananarivo à paris
Risca
est née et a grandi à Madagascar. A 25 ans, elle a décidé, avec
son mari Harry de partir vivre en France. En effet, la vie à Madagascar était
vraiment difficile, car, malgré
la bonne éducation prodiguée par sa
mère, secrétaire dans une banque, elle n’a pas pu trouver un emploi dans une
entreprise et gagnait donc très mal sa vie (150€ par mois) et elle ne tenait pas
le mois. De plus elle
avait des problèmes de santé (problèmes cardiaques) et n’arrivait pas à se
faire soigner à Madagascar car les soins sont mauvais et coutent trop chers.
Ils ont choisi de partir en France car Madagascar est une ancienne colonie
française et ils parlent donc très bien notre langue. Son mari est parti
d’abord et a trouvé un emploi auprès d’un cousin. Elle l’a ensuite rejoint, un
an et demi plus tard . Elle a pu se payer un billet d’avion grâce à l’aide de
sa maman qui avait hérité d’un champs de café et d’un champs de vanille. Elle
est rentrée en France avec un visa touristique.
Pour
gagner sa vie en France, elle a vite compris qu’elle ne pourrait pas utiliser
ses études et elle a donc décidé de faire des ménages. Elle a pris des cours,
car chez elle, les
méthodes étaient bien différentes aux nôtres : « chez nous, on cire le parquet avec la peau des
noix de coco que l’on accroche à nos pieds, puis nous frottons en
marchant. ». Il n’y avait pas
d’aspirateur, de machine à laver ou de lave vaisselle, elle a dû tout
apprendre.
En
2011 elle reçoit ses papiers français.
Ce
qui l’a le plus étonnée en arrivant, était justement la qualité de la médecine
en France : « A Madagascar, pour aller faire une prise de sang, il fallait
apporter la seringue, le coton et l’alcool nous-mêmes. Ici, tout est fourni
! ». Elle a aussi été très surprise de voir qu’en
France les femmes pouvaient conduire des camions et des bus. Elle a été
rassurée de voir qu’en France on n’avait pas besoin de corrompre les gens pour
obtenir les choses : rendez-vous chez le médecin, papiers officiels…
À
Madagascar, le sens de la famille est très fort, elle envoie chaque mois de
l’argent pour la scolarité de ses neveux et pour sa maman. Quelques années
après, sa belle-sœur a aussi dû quitter Madagascar avec ses enfants pour fuir
la mafia qui menaçait de les tuer (son beau-père était commissaire). Elle
n’avait aucune ressource et c’est donc Risca
et son mari qui se sont occupés d’eux.
Aujourd’hui,
Risca
est fière de sa vie en France, elle l’a
gagnée en travaillant dur. Sa famille lui manque mais elle leur parle presque
tous les jours grâce aux réseaux sociaux. Elle dit que ce qui lui manque le
plus ce sont les crevettes et les langoustines qu’elle pouvait acheter pour
rien sur la plage. Elles sont moins bonnes et hors de prix en France, et
Facebook ne peut rien y faire!
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