Tom



AMEL, LE PETIT BOSNIAQUE DEVENU FRANCAIS


Nom : Jakupovic
Prenom : Amel
Date et lieu de naissance : 28 mars 1992
Situation familiale : étudiant
Formation : école normale sup – école nationale de la magistrature
Date de l’exil : 1993
Lieux de départ et d’arrivée : Kozarac (Bosnie) - Saint-Etienne (France)
Pourquoi il est parti ? La guerre
Comment a-t-il voyage ? Pont humanitaire avec la croix rouge
Ou est il arrive ? A saint Etienne

Le mari de ma cousine s’appelle Amel. Il est né à Kozarac, un petit village dans le Nord de la Bosnie Herzégovine, proche de la Croatie, en 1992. Il est parti en 1993 pour fuir la guerre et les camps de concentration avec sa sœur et ses parents en laissant tout derrière eux. Ils n’ont pu prendre qu’une valise de vêtements.
La guerre venait de démarrer. Ils ont quitté leur pays natal pour des raisons de santé. En effet, son père a été fait prisonnier. Il est resté un an dans un camp de concentration où  il a été battu et affamé.



Quand il est sorti du camp, la Croix Rouge française a organisé un pont aérien pour les blessés. Amel et sa famille en ont profité. La France n’a pas été un choix. Ils auraient pu aller en Suède, comme une partie de la famille ou en Croatie ou aux Etats Unis. La Croix Rouge, sur place, en Bosnie, était française, Amel et sa famille arrivent à Saint Etienne. Ils ont été accueillis dans un foyer Sonacotra. Ils pensaient pouvoir rentrer chez eux rapidement.  Ils ont donc, tout d’abord, refusé l’asile politique. Les femmes, elles, ont accepté les cours de français. Les hommes, eux, préféraient les parties de pêche sur la Loire.

En fin 1995, la guerre entre la Bosnie et la Serbie se termine. Les accords de Dayton sont signés. On estime que le conflit, qui a duré 3 ans,  a fait quelque 100.000 victimes et 2 millions de réfugiés et déplacés, soit la moitié de la population locale d’avant le conflit. 

Mais Amel et ses parents restent en France. Leur village en Bosnie a été détruit. Sa sœur et lui venaient d’être scolarisés. Le papa d’Amel a trouvé du travail en Ardèche, dans la production de pommes.


22 ans plus tard, le papa et la maman d’Amel ne regrettent pas leur choix d’être restés en France.  Ils y retournent parfois pendant les vacances. Mais pas régulièrement car le voyage est cher. Aujourd’hui, ils ont tous la nationalité française. Ils se sentent à la fois français et bosniaque. Mais cela ne les empêche pas de se souvenir des moments douloureux qu’ils ont pu voir et supporter lors de la guerre. Un souvenir fort revient en mémoire d’Amel quand je lui pose la question… Un jour, son père était encore dans le camp de concentration, un convoi est organisé de camp à camp. Son père monte dans le bus… Pris d’un malaise, il en ressort. Son ami, lui, reste à l’intérieur. Il lui laisse sa veste car la chaleur était étouffante. Il n’a jamais revu son ami. Les geôliers ont jeté le bus d’une falaise. Le père d’Amel a toujours la veste de son ami dans la cave... Souvenir terrible d’une période de leur vie.

Aujourd’hui, Amel est français. Il est musulman. Il est parfaitement intégré. Il a fait Normale Sup et se dirige vers l’Ecole Nationale de la Magistrature.
 



Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Monique

Marie

Jade